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308 TABLEAU DE LA LITTÉRATURE LATLNE.

Cornélius Népos. contemporain de Cicifron, avait écrit des annales qui se sont perdues. Nous avons seulement de lui les Vies des grands capiUdnes fjrecs et romains:, qui lui assignent un rang assez honorable parmi les biographes.

Du polygraplie Varron (liG-2G av. J.-C), qui passait pour le plus érudil des Uomains de son temps, nous avons encore un livre d' Agriculture fort méthodique et une partie d'un Traité sur la langue latine.

TROISIÈME ÉPOQUE (39 av. j.-c. a 476 ap. j.-c).

Le commenfemcnt de la troisième époque, à jamais mémorable dans les fastes de la littérature, est désigné sous le nom de Siècle d'Auguste. On vit alors la poésie latine atteindre son apogée avec Virgile et Horace.

Virgile, surnommé le Cygne de Mantoue, naquit dans cette ville Tan 70 av. J.-C., et mourut à Brindes, Tan 19 av. J.-C. 11 était de race gauloise. Les œuvres de ce grand poète se composent :

1° De dix églogues, inférieures à celles de Théocrite, non pour le style, niais parce qu'elles ne sont pas franchement pastorales et que l'allégorie y occupe trop de place.

2" D'un poème didactique en quatre chants sur l'agriculture, et intitulé les Gc'orgiques ; c'est peut-être l'œuvre de ce genre la plus achevée qu'il y ait dans aucune littérature. Le style en est d'une perfection admirable, l'harmonie imitative y est fréquente et pro- duit les effets les plus grandioses.

.3° D'un poème épique, VÈnéide, composé en vue d'assigner une illustre origine aux Romains, Virgile y suppose qu'après la prise tle Troie, Énée et ses compagnons errent longtemps sur les mers et finissent par s'établir en Italie, où ils jettent en quelque sorte les fondements de la puissance romaine.

Malgré la i. agie du style, YÉnride est inférieure à VIliade et à VOd'jssée, a cause du merveilleux de convention qu'on y trouve et de la faiblesse des caractères.

Horace (G4-7 av. J.-C.), le protégé d'.\uguste et de Mécène, l'ami de Virgile, excelle dans l'ode, la satire et l'épltre. Dans ses odes il sut réunir les qualités de Pindare et d'Anacréon. Ses di.x- Jiuit satires, bien supérieures à celles de Boileau, étincellent de verve, de gaieté et de grâce. Rarement il est descendu aux invec- tives directes et aux personnalités. Ses belles épitres, traitant de sujets philosophi(]ues ou littéraires, et entre autres uneépîtreaux Pisons, sur l'Art poélii/ue, font les délices de ceux qui peuvent les lire dans le texte original.

TibuUe (44-18 ou 19 av. J.-C.) est l'auteur d'harmonieuses élé- gies remarquables surtout par la tendresse du sentiment.

Properce (o2-15 av. J.-C.) composa des élégies comme Tibulle; mais on y trouve moins de naturel et de sensibilité.

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