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« La Commission eût vivement désiré trouver une classification qui distinguât partout la forme et le sens. Mais il a fallu y renoncer, eu raison du jeune âge des enfants pour qui est faite cette nomen- clature.

Lorsqu'ils se trouveront en présence d'élèves plus âgés, les maî- tres pourront faire cette distinction, s'ils la jugent utile.

D'autre part, quand l'analyse servira à l'intelligence d'un texte, rien n'empêchera le professeur d'expliquer qu'il y a un complément direct ou indirect indiquant Vobjel de l'action et des compléments de ciiconslance qui marquent le lieu, le temps, la manière, etc.

>• De parti pris, la Commission n'a pas donné de définitions. Presque toutes celles que les grammairiens ont proposées sont ou inexactes ou trop difficiles pour les petites classes, c'est-à-dire plus nuisibles qu'utiles à un enseignement rationnel.

L'enfant peut arriver, par intuition, à comprendre les premiers termes de la grammaire. L'observation bien conduite lui fera dis- tinguer, dans un texte, les noms, les pronoms et les verbes, sans qu'il soit absolument nécessaire de les définir ».

Telles sont les considérations qui ont motivé l'avis favorable donné par le Conseil supérieur au projet d'arrêté qui lui a été sou- mis. Il est permis d'espérer que l'enseignement grammatical « délivré d'une terminologie confuse, de formules artificielles, de règles « priori, d'exemples préparés pour les besoins de la cause » deviendra plus souple et plus vivant, et que les professeurs pour- ront désormais employer plus de temps à l'étude de la vraie langue, de la langue qui est fondée sur l'usage, et que l'on trouve dans les textes des grands écrivains.

Quant à l'application de la réforme, il va de soi que les profes- seurs, à quelque ordre d'enseignement qu'ils appartiennent, de- vront se conformer, dès la rentrée des classes, aux prescriptions de l'ariêté du 25 juillet dernier et aux indications que je viens de vous rappeler, ftlais, en ce qui concerne les livres de grammaire actuellement en usage dans les écoles, dans les collèges et dans les lycées, les maîtres et les élèves continueront à se servir provisoire- ment de ceux qu'ils ont entre les mains. On ne peut imposer tout d'un coup aux établissements et aux familles un changement de livres qui serait pour eux très onéreux.

D'au're part, j'estime que les intérêts, 'dans ce qu'ils ont de plus légitime, des auteurs et des éditeurs de grammaires doivent être, autant que possible, sauvegardés.

Je vous prie de porter cette circulaire à la connaissance de M.NL les lns|)ecteurs d'académie et des chefs d'établissements de votre ressort et de leur donner les instructions nécessaires pour son exécution.

Gaston DOU.MEUGUE.

��PoriB. — Uup. K. Capiouont et Ci», ruo de Seine, !)7.

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