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382 CRYPTOGAME — CUCURBITACÉES.


une pièce où l’on déposait le corps d’un saint. Telle est l’origine de la crypte que possèdent un grand nombre d’églises. Pendant les temps mérovingiens et carlovingiens, cet édifice était simplement une salle rectangulaire fermée supérieurement soit par une voûte en berceau, soit par une voûte en arête supportée par des piliers ou par des colonnes sans ornements. Cette salle n’avait pas plus de 3 à 4 mètres de hauteur. Une claire-voie en maçonnerie la partageait en deux compartiments. Le compartiment antérieur s’appelait le marlyrium et renfermait le tombeau du saint, creusé en contre-bas du pavage ; dans l’autre compartiment, celui du fond, était dressé un petit autel. Plus tard, à partir du XIe siècle, on donna aux cryptes la même orientation et la même forme qu’au chœur des églises et l’on y ajouta souvent des transepts. Elles étaient éclairées par d’étroites fenêtres s’ouvrant sur le dehors de l’église ou par des jours qui débouchaient sur le bas côté du chœur. On descendait dans la crypte par deux


CRYPTE DE SAINT-EUTROPE DE SAINTES
(FIN DU XIe SIÈCLE)

escaliers qui avaient leur entrée de chaque coté de l’hémicycle ou par un escalier unique situé à l’extrémité de l’axe de la nef. La plus ancienne crypte peut-être qui existe en France est celle de Saint-Avit, découverte en 1853 dans le jardin du grand séminaire d’Orléans, et construite par Childebert Ier en accomplissement d’un vœu qu’il avait fait en allant combattre les Wisigoths. Viollet-le-Duc estime que cette crypte n’a jamais été remaniée. La plus belle et la plus vaste crypte qui existe dans notre pays est celle de Saint-Eutrope de Saintes, éclairée par de larges ouvertures et dont la voûte en plein centre repose sur des colonnes dont les chapiteaux sont richement sculptés. Cette crypte date de la fin du xie siècle ou des premières années du xiie. A partir du xiiie siècle, on ne construisit plus de cryptes sous le chœur des églises, parce qu’on avait pris le parti d’enfermer les reliques des saints dans des châsses que l’on plaçait sous le maître-autel ou derrière celui-ci. || Nom par lequel on désignait autrefois les follicules ou petites glandes en forme de sac et munies d’une étroite ouverture qui se trouvent dans l’épaisseur de la peau ou d’une membrane muqueuse. L’Académie dit que l’on fait souvent crypte du masculin dans cette dernière acception ; mais rien ne justifie cet usage.

CRYPTOGAME (g. χρυπτός, caché + γάμος, mariage), adj. 2 g. S’est dit d’abord et se dit encore de tout végétal qui ne produit jamais de fleurs analogues aux fleurs ordinaires : Les algues, les champignons sont des plantes cryptogames. — Cryptogame, sf. Une plante cryptogame. — Les Cryptogames, sfpl. Le groupe entier des végétaux cryptogames, comprenant les algues, les lichens, les champignons, les mousses, les hépatiques, les prêles ou équisétacées, les fougères, les ophioglossées, les rhizocarpées et les lycopodiacées. Les cryptogames forment l’un des deux grands embranchements dans lesquels les botanistes ont rangé toutes les plantes, l’autre embranchement étant celui des phanérogames. Les classes inférieures des cryptogames, c’est-à-dire les algues, les lichens et les champignons, sont des végétaux uniquement constitués par des cellules ou des végétaux cellulaires ; toutes les autres classes sont des végétaux vasculaires contenant à la fois des cellules et des vaisseaux. Les cryptogames sont les premières plantes que aient apparu


sur la terre : parmi elles les cryptogames marines, les algues, sont les plus anciennes. Jusqu’à l’époque houillère, notre globe n’était, couvert que de cryptogames : c’est alors qu’apparurent les dicotylédones gymnospermes, cycadées et conifères. Mais même après ce temps les cryptogames conservèrent la prépondérance jusqu’à l’époque jurassique, où les gymnospermes commencèrent à dominer et depuis lors elles ont perdu successivement un nombre considérable d’espèces. Le terme de cryptogame est devenu impropre aujourd’hui ; car, pour la plupart de ces plantes, on connaît le mode de reproduction ainsi que les organes qui l’effectuent. Il y a des cryptogames qui se reproduisent par bourgeonnement ou par division ; d’autres, asexuées, se multiplient par spores. Enfin les plus élevées, telles que mousses, prêles, fougères, etc., ont des générations alternativement sexuées et asexuées. Les spores asexuées donnent naissance à une forme sexuée nommée prothalle, généralement de petite dimension, et c’est de celle-ci que sort la forme asexuée que est la plant ordinaire, connue de tout le monde ; les prothalles vivent inaperçus dans le sol ou à sa surface.

CRYPTOGAMIE [cryptogame’], sf. L’embranchement des végétaux cryptogames. CH-i —pTOGAMIQUE (cryptogame), adj. S g. Qui appartient, qui a rapport à la cryptogamie.

  • CRYPTOGAMISTE cryptogame + sfx.

istc], S7n. Botaniste qui s’occupe spécialement de l’étude des cryptogames. CRYPTOGHAPIUE (g. xpuitT^ ;, caclié + Ypc<9Eiv, écrire), sf. Art d’écrire en caractères secrets. _ CTÉSIAS(416av. J. — C), Grec néàCnidc. C’est le plus ancien des voyageurs connus après Hannon et Hérodote. On a de lui une Description de l’Inde et une Histoire de la Perse.

  • CUAou*COUA(mot annamite = embouchure),

s>n. Nom donné, auTonkin, aux cours d’eau débouchant à la mer. Dans le Delta, on trouve le cùa Day ou cua Daï, qui conduit à Hanoi, le cua Lac, le cua Ba-lac-Dong, le cua Tra-Ly ; les embouchures du Thaï-Iiinh sont formées par le cua Thaï-Bink, le cua Van-Uc, le cua Cam qui conduit à Haiphon^, le cwi ani-Trieu qui conduit, ainsi que Te Lach-Huyen, àQuans-Ycn. CUBA, 118 833 kilom. carrés, 1 321 684 haB., l’ile la plus grande des Antilles ; capit. La Havane. Climat très chaud ; mines de cuivre ; belles forêts ; canne à sucre, tabac, café, coton, indigo, riz, mais. Elle forme un gouvernement divisé en six provinces. A l’Espagne. CUB, GE [cuber], sm. l’jvaluafou du volume d’un corps ; ce volume même : Le cubage du bois. cubain, AINE, adj. et s. Qui est de Cuba. Il Qui habite cette ile.

  • CUBATURE [ctiber…9/.

Réduction d’un volume quelconque à un cube équivalent. — L’Académie donne ce mot comme synonyme de Cubage. CUBE (1. cùbus), sm. Solide terminé par six faces qui sont des carrés égaux : l’n dé à jouer est un cube. — Le volume d’un cube égale le cube d’une arête, c’est-à-dire le produit de trois facteurs qui expriment la longueur de cette arête. Si l’arête d’un cube a 6 mètres, son volume sera6X6X6ou 216m3. ^ Il Le produit d’un nombre CUBE par son carré : Le cubedeSest33 X 5 = lis. —Adj. Un mètre cube, un cube dont chaque arête a un mètre. Le gramme est le poids d’tin centimètre cube d’eau distillée. — Dér. Cubique, cuboïde, cuber, cubage, cubature.

  • CUBÈBE [m : kebâba ; esp. cubeba sm.,

ou Poivre a Qui’; ti ;. Fruit du poivrier eubébe, arbre indigène de l’Asie méridionale et des îles de la Sonde. Ce fr « it est une baie glo-’m « 1 f s bnleuse, ridée, noirâtre, de la grosseur de celle du poivre commun. . Son enveloppe allongée.simule un pédoncule : d’oii son nom de poivre à queue. Le cuhèbe possède une odeur aromatique spéciale et une saveur acre et chaude. Il renferme une huile essentielle (CH’*), une.substance cristallisée, la cubébine, et une résine âcie qui a les propriétés diurétiques du poivre. Le ciibèbc est un médicament excitant que Ion administre contre diverses maladies des voies iirinaiies et certaines afïcclions de la muqueuse des bronches. CUBER [cuhe), vt. Évaluer le volume d’un corps : Cuber une pièce de bois. || lOlever un nombre au cube, c.-à —d. le multiplier par lui-même et multiplier le produit par ce même nombre.— Se cuber, rr. Être cubé : 6’ » t bloc équarri se cube facilement. CUBIÈRES i, Amkdéi ; -Loi ; is Despans de) (1786-1853), général français. Impliqué dans le procès’Teste (1847) et’condaniné à la dégradation civile, il fut réhabilité en 18.’J2. cubilot (x’<, sm. Cylindre qui porte plusieurs tuyères sur les côtés. CUBIQUE [cube), adj. 2 g. Qui appartient au cube : Foi-rne cubique. Racine cubique tZ’Mnnoîné)-e, autrenomi)re nui, multiplié deux fois par lui-même, reproduit le premier : La racine cubique de 64 est 4. parce que 4X4y.4=64. Il Systénie cubique, l’ensemble des cristaux qui peuvent être ramenés à une forme simple possédant trois axes égaux et perpendiculaires entre eux. (V. Cristallin.) CUBITAL, ALE (1. cubitalem : de cubitus), adj. Qui appartient au cubitus ou qui longo cet os : Nerf cubital. CUBITUS (ml., du g. xOgixov, le coude), sm. Os interne de l’avanl-bras allant du coude au poignet et situé en dedans du radius pour celui qui regarde la paume de sa main : Le radius et le cubitus. — Db. Coude. — Dér. Cubital. CUCUBALE (1. cucubalus), sf. Plante < ; aryophyllée, c’est-à —dire de la famille des œillets, qui croit sur le bord des ruisseaux, dont le calice est renflé et dont le fruit est une baie. C’est le cucubalus baccifer.

  • CUBOÏDE [cube —f g. EÏSoc, forme), adj.

3 g. Qui a la forme d’un cube. — Sm. Le cuboïde, l’os court et cubique situé à la partie antérieure et supérieure du tarse et articulé avec le calcanéum. (Anat.) || Sorte —de rliomboïde cxibique. CUCURBITACÉES (1. cucurbila, courge" , sfpl. Famille de plantes dicotylédones indigènes de la zone tropicale et des régions subtropicales, mais dont quelques espèces peuvent être cultivées dans les pays tempérés en raison de la rapidité avec laquelle s’effectue leur végétation. Les cucurbitacées sont le plus souvent des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, grimpantes ou couchées sur le sol, à feuilles alternes, pétiolées, à côté de chacune desquelles s’insère une vrille. Les fleurs sont monoïques comme dans le melon, ou dioiques comme dans la bryone. Les fleurs mâles se distinguent au premier aspect des fleurs femelles en ce qu’elles ne présentent point au-dessous d’elles le renflement qui caractérise les fleurs femelles et qui est produit par l’ovaire infère de ces dernières. Dans les deux sortes de fleurs, le calice se compose d’un tube soudé avec l’ovaire et surmonté d’un limbe à cinç} lobes, rotacé, campanule ou tubuleux. La corolle est formée de cinq pétales libres ou soudés entre eux et étroitement appliqués contre les sépales dans leur portion tubulaire. Dans les fleurs mâles, les étamines partent de la base du calice et sont très remarquables par la façon dont elles se développent..u moment de leur apparition sous forme de petits mamelons, ou en compte cinq, opposées aux CUCURBITACÉES Fleiir rnàte du melon. CUCURBITACEES Fleur femelle du melon.