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Si je veux, dans sa clarté pleine,
Revoir le soleil créateur,
Je tourne le dos à la plaine
Et regarde vers la hauteur ;

Et, sans plus fouiller ma mémoire,
Au-devant du monde futur
Je vole, oubliant mon histoire,
Je nage à travers l’esprit pur.

Là-haut je retrouve une aurore :
En vain, le monde est rembruni,
Je vois, j’aime et j’espère encore,
Dès que j’aperçois l’infini.

Je garde, au couchant de mon âme,
Un clair sommet dans un ciel bleu,