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naissances des garçons à celles des filles, observé dans les diverses contrées de l’Europe, on trouve que ce rapport, partout à peu près égal à celui de 22 à 21, indique avec une extrême probabilité une plus grande facilité dans les naissances des garçons. En considérant ensuite qu’il est le même à Naples et à Pétersbourg, on verra qu’à cet égard, l’influence du climat est insensible. On pouvait donc soupçonner contre l’opinion commune, que cette supériorité des naissances masculines subsiste dans l’Orient même. J’avais en conséquence invité les savans français envoyés en Égypte, à s’occuper de cette question intéressante ; mais la difficulté d’obtenir des renseignemens précis sur les naissances, ne leur a pas permis de la résoudre. Heureusement, M. de Humboldt n’a point négligé cet objet dans l’immensité des choses nouvelles qu’il a observées et recueillies en Amérique, avec tant de sagacité, de constance et de courage. Il a retrouvé entre les tropiques, le même rapport des naissances des garçons à celles des filles, que l’on observe à Paris ; ce qui doit faire regarder la supériorité des naissances masculines comme une loi générale de l’espèce humaine. Les lois que suivent à cet égard, les diverses espèces d’animaux, me paraissent dignes de l’attention des naturalistes.