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sur les probabilités.

souvent le plaisir de suggérer des airs à son gré à un atelier d’ouvrières, sans pouvoir être entendu d’elles. Lorsqu’il cessait un moment de les entendre chanter, il fredonnait tout bas l’air qu’il voulait qu’elles chantassent, et cela ne manquait presque jamais de leur arriver sans qu’elles l’eussent sensiblement entendu, ou qu’aucune d’elles s’en doutât. »

D’après ce que nous avons dit sur l’influence réciproque des traces du sensorium, on conçoit que la musique, par de fréquentes répétitions, peut communiquer à nos mouvemens la régularité de sa mesure. C’est ce que l’on observe dans la danse et dans divers exercices où la précision des mouvemens ainsi régularisés, nous semble extraordinaire. Par cette régularité, la musique rend généralement plus faciles les mouvemens que plusieurs personnes exécutent à la fois.

Un phénomène psychologique très remarquable, est la grande influence de l’attention sur les traces du sensorium : elle les grave profondément dans la mémoire, et elle en accroît la vivacité en même temps qu’elle affaiblit les impressions concomitantes. Si nous regardons fixement un objet, pour y démêler quelques particularités, l’attention peut nous rendre insensibles aux