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La formule deviendra donc

étant ce que devient ou lorsqu’on y fait de là résulte ce théorème assez remarquable :

La probabilité d’un événement futur, pareil à celui que l’on a observé, est à cette même probabilité, déterminée en employant pour les possibilités des événements simples celles qui résultent de l’événement observé, comme est à

Si l’on a observé, par exemple, que sur enfants il est né garçons et filles, et que l’on cherche la probabilité que sur enfants qui doivent naître il y aura garçons et filles, on aura

c’est ce qui résulte pareillement de la formule de l’article XVII.

En général, si l’on cherche la probabilité que l’événement observé sera suivi d’un nombre d’événements pareils, on aura et l’on trouvera

étant ce que devient lorsqu’on y substitue pour la valeur qui rend un maximum, et cette équation a également lieu, étant fractionnaire. On s’exposerait donc alors à des erreurs considérables, en employant, dans le calcul de la probabilité des événements futurs, les possibilités des événements simples qui résultent de l’événement observé : en effet, il est visible que la petite erreur que l’on peut commettre, en faisant usage de ces possibilités, s’accumule en raison du nombre des événements simples qui entrent dans l’événement futur, et doit occasionner une erreur sensible lorsqu’ils y sont en très grand nombre. Au reste, quel que soit cet événement, on peut en déterminer la probabilité au moyen de la formule qui est toujours vraie, très peu près, lorsque l’événement observé est très composé.