Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 9.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la surface des eaux : il faut, de plus, que les efforts de toutes les molécules pour déplacer l’axe de la Terre se balancent et se détruisent réciproquement. Or, si ces deux conditions ne sont pas remplies, si la configuration du vaste bassin de la mer s’y refuse, ne doit-il pas en résulter dans l’axe réel de rotation des mouvements imperceptibles, qui, réunis à ceux que produisent l’action directe du Soleil et de la Lune et la réaction des eaux, peuvent le faire successivement répondre à différents points de la surface du globe éloignés les uns des autres, et transporter ainsi, après un temps considérable, le pôle dans d’autres régions ? N’est-ce point à ces mouvements qu’il faut attribuer les déplacements presque insensibles que l’on observe dans la masse des eaux ? Ces questions me semblent mériter, par leur importance et leur extrême difficulté, l’attention des géomètres.


Séparateur