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du Soleil plus grand que et égal à comme M. Daniel Bernoulli la conclu de la comparaison des observations sur les marées. Si l’on considère d’ailleurs que les hypothèses les plus naturelles que l’on puisse admettre sur la loi des densités des différentes couches du sphéroïde terrestre sont celles de l’homogénéité ou celle des densités croissantes de la surface au centre, et qu’elles sont nécessaires si la Terre a été primitivement fluide, on peut en conclure que, physiquement parlant, les observations de la précession des équinoxes et de la nutation de l’axe de la Terre ne permettent pas de supposer plus grand que cette valeur de est bien différente de celle qui résulte de la mesure des degrés de France et du Nord, et qui, comme l’on sait, est égale à Il paraît donc impossible de concilier ces mesures avec les observations du phénomène de la précession des équinoxes, dans l’hypothèse où la Terre est un ellipsoïde de révolution recouvert par un fluide d’une profondeur variable ou constante.

XXXIV.

Nous avons vu (art. XXVI) que, dans le cas où l’on suppose une figure elliptique au sphéroïde que la mer recouvre, on a

cette valeur de est d’autant plus exacte que l’astre se meut avec plus de lenteur. Nous en avons déduit les lois de la précession des équinoxes et de la nutation de l’axe de la Terre, et, comme nos résultats sont indépendants de la rapidité du mouvement de l’astre dans son orbite et qu’il n’y entre que les seuls mouvements du nœud de l’orbite lunaire et de la rotation de la Terre, il semble que l’on peut en conclure que ces lois subsisteraient encore dans le cas où le mouvement de la Lune serait comparable à celui de la rotation de la Terre,