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la Terre et en opposition ou en conjonction dans le plan de l’équateur ; si, de plus, on fait, avec M. Daniel Bernoulli, on trouve pour la différence de la haute à la basse mer à l’équateur ; mais une singularité très remarquable est que la basse mer a lieu lorsque les deux astres sont dans le méridien, et la haute mer lorsqu’ils sont à l’horizon, en sorte que l’Océan s’abaisse à l’équateur, sous l’astre qui l’attire : en avançant de l’équateur vers les pôles, on trouve que, vers le seizième degré de latitude tant boréale qu’australe, la différence de la haute à la basse mer est nulle ; d’où il suit que, dans toute la zone comprise entre les deux parallèles de la basse mer a lieu lors du passage des astres par le méridien et que, au delà de ces parallèles, la haute mer a lieu à ce même instant.

En comparant ces résultats aux observations, on voit qu’il est impossible de les admettre ; car, d’un côté, la différence entre la haute et la basse mer dans les syzygies est moindre que dans les mers libres situées sous l’équateur, et, d’un autre côté, le moment de la haute mer approche beaucoup plus de l’instant du midi que de celui où le Soleil est à l’horizon. Nous pouvons donc assurer que la profondeur moyenne de la mer n’est pas d’une demi-lieue.

Dans le cas de et par conséquent d’une lieue de profondeur, on trouvera, par un calcul analogue au précédent,

En supposant le Soleil et la Lune dans leurs moyennes distances