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une plus grande déclinaison méridionale : cependant une suite d’observations faites avec soin pendant plusieurs années donnent ces différences presque égales pour les deux marées (voir les Mémoires de l’Académie pour l’année 1714). M. Daniel Bernoulli, dans l’article XI de son excellente pièce sur le flux et le reflux de la mer, cherche à rendre raison de cette égalité des deux marées d’un même jour par le mouvement de rotation de la Terre, qui, suivant ce grand géomètre, est trop rapide pour que les marées puissent s’accommoder aux résultats de la théorie. Mais il suit de ce que nous avons dit dans l’article XIX : 1o que, malgré la rapidité du mouvement de rotation de la Terre, les deux marées d’un même jour pourraient être fort inégales, si la mer n’avait point partout la même profondeur ; 2 que, dans le cas où elle à une profondeur constante, ces marées pourraient être encore très inégales, si l’on supposait la Terre immobile, en transportant en sens contraire au Soleil et à la Lune, son mouvement angulaire de rotation ; on pourrait cependant dire alors, avec M. Bernoulli, que la rapidité du mouvement de ces deux astres empêche les marées de s’accommoder aux conclusions de la théorie. Il me paraît résulter de ces considérations qu’il n’y avait qu’une explication fondée sur un calcul rigoureux, tel que celui que nous avons donné dans l’article XIX et dans celui-ci, qui pût mettre à l’abri de toute objection à cet égard le principe de la gravitation universelle.

XXVII.
Examen des termes de la troisième classe et conjectures
sur la profondeur moyenne de la mer.

Les termes de cette classe que renferme l’expression de et qui, comme nous l’avons vu, résultent du développement de

sont de la forme