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du méridien, sa plus grande valeur négative aura lieu lois du passage de l’astre dans la partie inférieure du méridien, et réciproquement. La différence de la plus grande valeur positive de à sa plus grande valeur négative, ou, ce qui revient au même, le double de la plus grande valeur positive, donne conséquemment la différence des deux marées d’un même jour, qui sera d’autant plus grande que le coefficient sera plus considérable ; or, les observations ayant fait voir que cette différence est extrêmement petite, on doit en conclure que ce coefficient est très petit lui-même, ce qui suppose à une valeur nulle ou presque nulle, et comme la profondeur de la mer est égale à il en résulte que, pour satisfaire aux phénomènes du flux et du reflux, cette profondeur doit être à très peu près constante, ce qui s’accorde avec ce que nous avons trouvé dans l’article XIX.

Il résulte des observations faites dans nos ports que, dans les syzygies, la marée de dessus est un peu plus grande en été, et un peu moindre en hiver que celle de dessous, ce qui demande que soit une quantité positive ; or le dénominateur étant nécessairement négatif à cause de la petitesse de le numérateur doit être pareillement négatif, ce qui semble indiquer, comme nous l’avons déjà observé dans l’article XIX, que la mer est un peu plus profonde aux pôles qu’à l’équateur ; mais la différence des deux marées d’un même jour, n’étant tout au plus que de leur hauteur absolue, est du même ordre que la différence que nous avons négligée dans l’équation (T) ; il pourrait donc arriver qu’elle fût le résultat de la petite correction qu’exige la supposition de dans le cas où la profondeur de la mer est constante. Un moyen très simple de s’en assurer est de calculer les différents termes de la valeur de en supposant, dans l’équation (T), quelconque par rapport à et car nous avons vu que l’on pouvait tou-