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XI.

Le cas que nous venons de considérer serait à peu près celui du Soleil et de la Lune par rapport à la Terre, si cette planète n’avait pas de mouvement de rotation sur son axe ; on aurait donc alors, par l’article précédent, les lois des oscillations des eaux de la mer, en la supposant partout de la même ^profondeur ; mais on doit observer que les termes qui, dans ces expressions, sont indépendants de la position actuelle de l’astre attirant, ou, ce qui revient au même, de son aspect par rapport aux différents points du fluide, doivent s’anéantir à la longue en vertu du frottement et de la ténacité des parties fluides ; ces termes sont évidemment ceux qui sont multipliés par et par en les négligeant, on aura

On peut parvenir à ces mêmes expressions en supposant que les molécules fluides éprouvent une légère résistance proportionnelle à la vitesse ; sur cela, nous observerons que cette supposition, qui semble limitée, a cependant toute la généralité possible ; car, toutes les hypothèses de résistance que l’on peut physiquement admettre devant ramener à la longue le fluide à un même état de mouvement, il est indifférent, pour déterminer cet état, d’employer telle ou telle hypothèse de résistance ; les résultats seront toujours les mêmes après un long intervalle de temps, et ils ne différeront entre eux que près de l’origine du