année 1773, T. VI ; 1776.
Un des phénomènes les plus extraordinaires que nous offre le Système du monde est le mouvement des planètes et de leurs satellites dans le même sens et à peu près dans le même plan ; si l’on se représente en effet tous ces astres décrivant d’Occident en Orient des orbites presque circulaires et fort peu inclinées à l’écliptique, tandis que les comètes paraissent se mouvoir indifféremment dans tous les sens et avec toutes les inclinaisons possibles dans des ellipses fort excentriques, on aperçoit une séparation bien marquée entre les planètes et les comètes, en sorte que, dans le mouvement de ces grands corps, la nature ne suit point cette gradation par nuances insensibles qu’elle observe toujours lorsque sa marche n’est point interrompue par des causes particulières.
Nous comptons en tout six planètes et dix satellites ; or, si l’on suppose qu’ils aient été lancés au hasard, il est aisé de voir que la probabilité qu’ils tourneront tous dans le même sens est en sorte qu’il y a qu’il y a à parier contre l’unité, que cela n’arrivera pas. Si l’on