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ne renferme que des quantités périodiques ; on aura donc

c’est la diminution séculaire actuelle de l’obliquité de l’écliptique.

Cette diminution est une suite nécessaire des attractions des planètes, en admettant le mouvement annuel de l’apogée du Soleil, de par rapport aux équinoxes, ce qui paraît assez bien constaté par les observations. Si donc les observations célestes donnaient l’obliquité de l’écliptique constante ou à peu près constante, cela indiquerait sûrement l’action de quelques causes étrangères ; et, pour expliquer cette constance, il faudrait recourir aux attractions des comètes dont l’effet a pu détruire, au moins en grande partie, celui des planètes. En effet, les orbites des comètes étant fort inclinées à l’écliptique, il peut arriver que leur action, quoique passagère, fasse équilibre avec l’action permanente des planètes ; mais une pareille supposition est trop peu vraisemblable pour l’admettre. On doit donc regarder la diminution de l’obliquité de l’écliptique comme aussi certaine que tous les autres phénomènes célestes, puisqu’elle dépend de la même cause. Les observations anciennes et modernes paraissent même l’indiquer, quoiqu’elles soient encore insuffisantes pour fixer sa valeur. Cette découverte est ainsi réservée aux siècles à venir ; mais, comme il semble, par le peu de différence qui règne entre les résultats des astronomes, que le véritable mouvement de l’apogée du Soleil sera plutôt connu par les observations, que la diminution de l’obliquité de l’écliptique, les calculs précédents qui donnent l’un de ces phénomènes au moyen de l’autre serviront à accélérer cette découverte.


LXIV.
Addition à l’article XLVIII.

J’ai dit, article XLVIII, que, malgré l’incertitude qui paraît résulter des recherches de M. de Lagrange, sur l’équation séculaire de la Lune, elle était cependant vraisemblable ; ayant examiné depuis, avec plus