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éléments de l’ellipse décrite par la planète peuvent être considérés comme invariables, en ne considérant que l’action de ses satellites.


LIX.

J’ai observé (art. LVII) que la substitution des valeurs numériques relatives à Jupiter et à Saturne, dans l’expression analytique de l’équation séculaire du moyen mouvement des planètes, la rendait nulle à très peu près, en sorte que les quantités extrêmement petites qui restent à la fin du calcul peuvent être attribuées aux erreurs inévitables dans la détermination de L’exactitude avec laquelle les différents termes de cette expression se sont mutuellement détruits dans ce cas m’a fait soupçonner qu’elle est identiquement nulle ; en effet, il est assez peu vraisemblable qu’une égalité aussi parfaite entre ses termes positifs et négatifs soit due aux circonstances particulières du mouvement de Jupiter et de Saturne : j’ai donc cherché à vérifier cette conjecture, et je l’ai trouvée juste ; d’où il suit que l’action des planètes les unes sur les autres et sur le Soleil n’a pu sensiblement altérer leurs moyens mouvements, depuis le temps au moins auquel on a commencé à cultiver l’Astronomie, jusqu’à ce moment. Comme cette remarque me paraît de la plus grande importance dans la théorie des planètes, et que, d’ailleurs, elle est contraire à ce qu’ont cru jusqu’ici tous les géomètres qui se sont occupés de cet objet, je vais exposer en peu de mots le procédé qui m’y a conduit.

Les géomètres savent que, et étant donnés, on a facilement par des expressions finies les autres quantités comme M. d’Alembert l’a trouvé le premier voir le IIe Volume de ses Recherches sur le Système du monde). Soient