Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 8.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui regardent le mouvement du centre d’inertie, on aura toutes les équations nécessaires pour déterminer les altérations du mouvement des corps célestes, troublés par l’action des forces étrangères. Il y a cependant des recherches fort délicates, qui demandent beaucoup de précision, et dans lesquelles il est nécessaire d’avoir égard même aux quantités proportionnelles au carré de l’excentricité de ces corps. Telle est, par exemple, la recherche des inégalités séculaires du mouvement de rotation des planètes (voir dans le Volume de l’Académie, pour l’année 1773, un Mémoire sur cet objet). Dans ce cas, il faut faire usage des équations (L’) de l’article précédent.


XLII.


Examen du principe de la gravitation universelle.

Il n’existe point en Physique de vérité plus incontestable, et mieux démontrée par l’accord de l’observation et du calcul que celle-ci : Tous les corps célestes gravitent les uns sur les autres. Newton, auteur de cette découverte la plus importante que l’on ait jamais faite dans la Philosophie naturelle, trouva que les mouvements observés des Planètes ne peuvent subsister sans une tendance vers le Soleil, proportionnelle à leur masse, et réciproque au carré de leur distance à cet astre. Les mouvements des satellites lui donnèrent le même résultat par rapport à leur planète principale. Il ne balança plus dès lors à généraliser cette idée, et il supposa que toutes les parties de la matière s’attirent en proportion de leur masse, et en raison réciproque du carré de leurs distances. On sait avec quel succès ce grand géomètre et ceux qui l’ont suivi ont expliqué parce moyen les phénomènes célestes ; ainsi, sans entrer dans aucun détail à cet égard, je me bornerai à faire quelques réflexions sur le principe même de la pesanteur universelle. En l’appliquant au mouvement des corps célestes. Newton est parti de ces quatre suppositions, adoptées généralement par les géomètres ; 1o L’attraction est en raison directe de la masse et réciproquement comme le carré de la distance.