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base de Perpignan, conclue de celle de Melun par la chaîne de triangles qui les unit, ne diffère pas d’un tiers de mètre de sa mesure effective, quoique la distance qui sépare ces deux bases surpasse 900 000m.

Pour ne rien laisser à désirer dans cette opération importante, on a observé, sur divers points de cet arc, la hauteur du pôle et le nombre des oscillations d’un même pendule dans un jour, d’où l’on a conclu les variations des degrés et de la pesanteur. Ainsi cette opération, la plus exacte et la plus étendue que l’on ait entreprise en ce genre, servira de monument pour constater l’état des Sciences et des Arts dans ce siècle de lumières. Enfin le troisième degré est celui que M. Swanberg vient de mesurer en Laponie.

Hauteur du pôle Longueur du degré
° m
0,00 ………… 99 523,9
50,08 ………… 100 004,3
73,71 ………… 100 323,6


L’accroissement des degrés du méridien, quand la hauteur du pôle augmente, est sensible même dans les diverses parties du grand arc dont nous venons de parler. Considérons en effet ses points extrêmes, et le Panthéon à Paris, l’un des points intermédiaires. On a trouvé, par les observations :

Hauteur du pôle Distance à Greenwich
dans le sens du méridien
° m
Greenwich ………… 57,19753 0,0
Panthéon ………… 54,27431 292 719,3
Formenfera ………… 42,96178 1 423 636,1


La distance de Greenwich au Panthéon donne 100 135m,2 pour le degré dont le milieu correspond à 55°,73592 de hauteur du pôle ; et par la distance du Panthéon à Formentera, on ne trouve que 99 970m,3 pour le degré dont le milieu correspond à 48°,61804, ce qui donne 23m,167 d’accroissement par degré, dans l’intervalle de ces deux points.

L’ellipse étant, après le cercle, la plus simple des courbes rentrantes, on regarda la Terre comme un solide formé par la révolution