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EXPOSITION DU SYSTÈME DU MONDE.


lequel le pôle de l’équateur décrit annuellement un arc de 154″,63 d’un petit cercle de la sphère céleste, parallèle à l’écliptique. C’est en cela que consiste le phénomène connu sous le nom de précession des équinoxes.

La précision dont l’Astronomie moderne est redevable à l’application des lunettes aux instruments astronomiques, et à celle du pendule aux horloges, a fait apercevoir de petites inégalités périodiques dans l’inclinaison de l’équateur à l’écliptique et dans la précession des équinoxes. Bradley, qui les a découvertes et qui les a suivies avec un soin extrême pendant plusieurs années, en a reconnu la loi, qui peut être représentée de la manière suivante :

On conçoit le pôle de l’équateur, mû sur la circonférence d’une petite ellipse tangente à la sphère céleste, et dont le centre, que l’on peut regarder comme le pôle moyen de l’équateur, décrit uniformément, chaque année, 154″,63 du parallèle à l’écliptique sur lequel il est situé. Le grand axe de cette ellipse, toujours dans le plan d’un cercle de latitude, répond à un arc de ce grand cercle de 59″,56, et le petit axe répond à un arc de son parallèle de 111″,30. La situation du vrai pôle de l’équateur sur cette ellipse se détermine ainsi. On imagine sur le plan de l’ellipse un petit cercle, qui a le même centre et dont le diamètre est égal au grand axe. On conçoit encore un rayon de ce cercle, mû d’un mouvement uniforme et rétrograde, de manière que ce rayon coïncide avec la moitié du grand axe la plus voisine de l’écliptique, toutes les fois que le nœud moyen ascendant de l’orbite lunaire coïncide avec l’équinoxe du printemps ; enfin, de l’extrémité de ce rayon mobile, on abaisse une perpendiculaire sur le grand axe de l’ellipse. Le point où cette perpendiculaire coupe la circonférence elliptique est le lieu du vrai pôle de l’équateur. Ce mouvement du pôle s’appelle nutation.

Les étoiles, en vertu des mouvements que nous venons de décrire, conservent entre elles une position constante ; mais le grand observateur à qui l’on doit la découverte de la nutation a reconnu dans tous ces astres un mouvement général et périodique, qui altère un peu