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LIVRE I. — CHAPITRE XIII.


vement lunaire. Maintenant que l’application du pendule aux horloges fournit une mesure du temps très précise, nous pouvons déterminer directement, et avec une exactitude bien supérieure à celle des anciens astronomes, la différence d’ascension droite d’un astre et du Soleil par le temps écoulé entre leurs passages au méridien.

On peut, d’une manière semblable, rapporter la position des astres à l’écliptique, ce qui est principalement utile dans la théorie de la Lune et des planètes. Par le centre de l’astre, on imagine un grand cercle perpendiculaire au plan de l’écliptique, et que l’on nomme cercle de latitude. L’arc de ce cercle, compris entre l’écliptique et l’astre, mesure sa latitude, qui est boréale ou australe, suivant la dénomination du pôle situé du même côté de l’écliptique. L’arc de l’écliptique, compris entre le cercle de latitude et l’équinoxe du printemps, et compté de cet équinoxe, d’occident en orient, est ce que l’on nomme longitude de l’astre, dont la position est ainsi déterminée par sa longitude et par sa latitude. On conçoit facilement que, l’inclinaison de l’équateur à l’écliptique étant connue, la longitude et la latitude d’un astre peuvent se déduire de son ascension droite et de sa déclinaison observées.

Il ne fallut que peu d’années pour reconnaître la variation des étoiles en ascension droite et en déclinaison. Bientôt on remarqua qu’en changeant de position relativement à l’équateur, elles conservaient la même latitude, et l’on en conclut que leurs variations en ascension droite et en déclinaison ne sont dues qu’à un mouvement commun de ces astres autour des pôles de l’écliptique. On peut encore représenter ces variations en supposant les étoiles immobiles, et en faisant mouvoir autour de ces pôles ceux de l’équateur. Dans ce mouvement, l’inclinaison de l’équateur à l’écliptique reste la même, et ses nœuds ou les équinoxes rétrogradent uniformément de 154″,63 par année. On a vu précédemment que cette rétrogradation des équinoxes rend l’année tropique un peu plus courte que l’année sidérale ; ainsi la différence des deux années, sidérale et tropique, et les variations des étoiles en ascension droite et en déclinaison dépendent de ce mouvement, par