Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
LIVRE I. — CHAPITRE XII.



CHAPITRE XII.
DES COMÈTES.
_________



Souvent on aperçoit des astres qui, d’abord très peu visibles, augmentent de grandeur et de vitesse, ensuite diminuent, et enfin disparaissent. Ces astres, que l’on nomme comètes, sont presque toujours accompagnés d’une nébulosité, qui, en croissant, se termine quelquefois dans une queue d’une grande étendue, et qui doit être d’une rareté extrême, puisque l’on voit les étoiles à travers son immense profondeur. L’apparition des comètes suivies de ces longues traînées de lumière a, pendant longtemps, effrayé les hommes, toujours frappés des événements extraordinaires dont les causes leur sont inconnues. La lumière des Sciences a dissipé ces vaines terreurs, que les comètes, les éclipses et beaucoup d’autres phénomènes inspiraient dans les siècles d’ignorance.

Les comètes participent, comme tous les astres, au mouvement diurne du ciel, et cela, joint à la petitesse de leur parallaxe, fait voir que ce ne sont point des météores engendrés dans notre atmosphère. Leurs mouvements propres sont très compliqués ; ils ont lieu dans tous les sens, et ils n’affectent point, comme ceux des planètes, la direction d’occident en orient, et des plans peu inclinés à l’écliptique.


Séparateur