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NOTE V.
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Les astronomes d’Almamon trouvèrent par leurs observations la plus grande équation du centre du Soleil égale à 2°,2037, plus grande que la nôtre de 655″. Albatenius, Ebn-Junis et un grand nombre d’autres astronomes arabes s’éloignèrent très peu de ce résultat, qui prouve incontestablement la diminution de l’excentricité de l’orbe terrestre depuis eux jusqu’à nous. Les mêmes astronomes trouvèrent la longitude de l’apogée du Soleil en 830 égale à 91°,8333, ce qui est conforme à peu près à la théorie de la pesanteur, suivant laquelle cette longitude à la même époque devait être de 92°, 047. Cette théorie donne 36″,44 pour le mouvement annuel de cet apogée par rapport aux étoiles, et l’observation précédente donne, à deux secondes près, le même mouvement. Enfin, en comparant leurs observations des équinoxes à celles de Ptolémée, ils trouvèrent pour la durée de l’année tropique 365j, 240706. Vers l’année 803, plus de vingt-cinq ans avant la formation de la Table vérifiée, l’astronome arabe Alnewahendi avait trouvé, en comparant ses observations à celles d’Hipparque, une durée de l’année bien plus exacte : il la fixait à 365j,242181. Les astronomes arabes supposèrent presque tous l’obliquité de l’écliptique de 26°,2037 ; mais il paraît que ce résultat est affecté de la fausse parallaxe qu’ils supposaient au Soleil ; du moins cela est certain à l’égard des observations d’Ebn-Junis, qui, corrigées de cette fausse parallaxe et de la réfraction, donnent 26°,1932 pour cette obliquité vers l’an 1000. La théorie donne, à cette époque 26°,2009 ; la différence – 77″ est dans les limites des erreurs des observations arabes. Les époques des Tables astronomiques d’Ebn-Junis confirment les équations séculaires des mouvements de la