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CHAPITRE V.

DES PLANÈTES, ET EN PARTICULIER DE MERCURE ET DE VÉNUS.

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Au milieu de ce nombre infini de points étincelants dont la voûte céleste est parsemée, et qui gardent entre eux une position à peu près constante, dix astres, toujours visibles quand ils ne sont point plongés dans les rayons du Soleil, se meuvent suivant des lois fort compliquées, dont la recherche est un des principaux objets de l’Astronomie. Ces astres, auxquels on a donné le nom de planètes, sont Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, connus dans la plus haute antiquité, parce qu’on peut les apercevoir à la vue simple ; ensuite, Uranus, Cérès, Pallas, Junon et Vesta, dont la découverte récente est due au télescope. Les deux premières planètes ne s’écartent point du Soleil au delà de certaines limites ; les autres s’en éloignent à toutes les distances angulaires. Les mouvements de tous ces corps sont compris dans une zone de la sphère céleste que l’on a nommée zodiaque, et dont la largeur est divisée en deux parties égales par l’écliptique.

Mercure ne s’éloigne jamais du Soleil au delà de 32°. Lorsqu’il commence à paraître le soir, on le distingue à peine dans les rayons du crépuscule ; les jours suivants, il s’en dégage de plus en plus, et après s’être éloigné d’environ 25° du Soleil, il revient vers lui. Dans cet intervalle, le mouvement de Mercure, rapporté aux étoiles, est direct ; mais lorsqu’en se rapprochant du Soleil, sa distance à cet astre n’est plus que de 20°, il parait stationnaire, et son mouvement devient ensuite rétrograde. Mercure continue de se rapprocher du Soleil, et