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NOTE III.
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Dans le second Livre de sa Géographie, Chapitre IV, Strabon dit que, suivant Hipparque, la proportion de l’ombre au gnomon à Byzance est la même que Pythéas prétend avoir observée à Marseille, et dans le Chapitre V du même Livre il dit, d’après Hipparque, qu’à Byzance, au solstice d’été, la proportion de l’ombre au gnomon est celle de 42 moins à 120. C’est sans doute d’après cette observation que Ptolémée, dans le Chapitre VI du Livre II de l’Almageste, fait passer par Marseille le parallèle sur lequel la durée du plus long jour de l’année est du jour astronomique, ce qui suppose que la proportion de l’ombre méridienne au gnomon, au solstice d’été, est celle de 42 moins à 120. Pythéas fut, au plus tard, contemporain d’Aristote ; ainsi l’on peut, sans erreur sensible, rapporter son observation à l’année 350 avant notre ère. En la corrigeant de la réfraction, de la parallaxe du Soleil et de son demi-diamètre, elle donne 21°,6386 pour la distance solsticiale du centre du Soleil au zénith de Marseille. La latitude de l’Observatoire de cette ville est de 48°,1077 ; si l’on en retranche la distance précédente, on aura 26°,4691 pour l’obliquité de l’écliptique au temps de Pythéas. Cette obliquité, comparée à celle du temps de Tcheou-Kong, indique déjà une diminution dans cet élément. Les formules de la Mécanique céleste donnent l’obliquité de l’écliptique, 350 ans avant notre ère, égale à 26°,4096 ; la différence 596″ entre ce résultat et celui de l’observation de Pythéas est dans les limites des erreurs de ce genre d’observations.


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