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ture de 10° et à la hauteur 0m,76 du baromètre. Enfin une troisième correction dépend de la parallaxe du Soleil, et réduit ces observations au centre de la Terre. En appliquant ces trois corrections aux observations précédentes, on trouve la hauteur du centre du Soleil, rapportée au centre de la Terre, égale à 87°,9049 au solstice d’été, et à 34°,7924 au solstice d’hiver. Ces hauteurs donnent 38°,6513 pour la hauteur du pôle à Loyang, résultat qui tient à peu près le milieu entre les observations des missionnaires jésuites sur la latitude de cette ville ; elles donnent encore 26°,5563 pour l’obliquité de l’écliptique à l’époque de Tcheou-Kong, époque que l’on peut fixer, sans erreur sensible, à l’an 1100 avant notre ère. En remontant à cette époque, par la formule du Livre VI de mon Traité de Mécanique céleste, on trouve 26°,5161 pour l’obliquité qui devait alors avoir lieu. La différence 402″ paraîtra bien petite, si l’on considère l’incertitude qui existe encore sur les masses des planètes, et celle que présentent les observations du gnomon, surtout à cause de la pénombre qui rend son ombre mal terminée.

Tcheou-Kong observa encore la position du solstice d’hiver par rapport aux étoiles, et il la fixa à deux degrés chinois de nu, constellation chinoise qui commence par ε du Verseau. En Chine, la division de la circonférence ayant été toujours subordonnée à la longueur de l’année, de manière que le Soleil décrivît un degré par jour, et l’année à l’époque de Tcheou-Kong ayant été supposée de 365j, deux degrés répondaient à 2°,1905 de la division décimale du quart de cercle. Les astres ayant été à la même époque rapportés à l’équateur, l’ascension droite de l’étoile était, suivant cette observation, de 297°,8096. Elle devait être, par les formules de la Mécanique céleste, de 298°,7265 dans l’année 1100 avant notre ère. Pour faire disparaître la différence 9 169″, il suffit de remonter de 54 ans au delà ; ce qui paraîtra peu considérable, si l’on réfléchit à l’incertitude de l’époque précise des observations de ce grand prince, et surtout à celle des observations elles-mêmes. Il y en a sur l’instant du solstice ; mais la plus grande erreur à craindre est dans la manière de rapporter le solstice à l’étoile ε du Verseau, soit que