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la détermination des mouvements du Soleil et des étoiles ! Déjà les observations nous montrent ces mouvements ; leur ensemble paraît indiquer un mouvement général de tous les corps du système solaire vers la constellation d’Hercule ; mais elles semblent prouver en même temps que les mouvements apparents des étoiles sont une combinaison de leurs mouvements propres avec celui du Soleil. On remarque, de plus, des mouvements très singuliers dans les étoiles doubles : c’est ainsi que l’on nomme ces étoiles qui, vues dans le télescope, paraissent formées de deux étoiles très voisines. Ces deux étoiles tournent l’une autour de l’autre, d’une manière assez sensible dans quelques-unes, pour que l’on ait pu déterminer à peu près, par les observations d’un petit nombre d’années, la durée de leurs révolutions.

Tous ces mouvements des étoiles, leurs parallaxes, les variations périodiques de la lumière des étoiles changeantes et les durées de leurs mouvements de rotation ; un catalogue des étoiles qui ne font que paraître, et leur position au moment de leur éclat passager ; enfin les changements successifs de la figure des nébuleuses, déjà sensibles dans quelques-unes, et spécialement dans la belle nébuleuse d’Orion : tels seront, relativement aux étoiles, les principaux objets de l’Astronomie future. Ses progrès dépendent de ces trois choses, la mesure du temps, celle des angles et la perfection des instruments d’optique. Les deux premières ne laissent maintenant presque rien à désirer ; c’est donc principalement vers la troisième que les encouragements doivent être dirigés ; car il n’est pas douteux que, si l’on parvient à donner de très grandes ouvertures aux lunettes achromatiques, elles feront découvrir dans les cieux des phénomènes jusqu’à présent invisibles, surtout si l’on a soin de les transporter dans l’atmosphère pure et rare des hautes montagnes de l’équateur.

Il reste encore à faire sur notre propre système de nombreuses découvertes. La planète Uranus et ses satellites nouvellement reconnus donnaient lieu de conjecturer l’existence de quelques planètes jusqu’ici non observées. On avait même soupçonné qu’il devait y en avoir une entre Jupiter et Mars, pour satisfaire à la progression double qui règne