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EXPOSITION DU SYSTÈME DU MONDE.

celui de son équateur ; si, de plus, on imagine par le même centre un second plan parallèle à celui de l’écliptique, et un troisième plan qui soit celui de l’orbe lunaire, en faisant abstraction des inégalités périodiques de son inclinaison et des nœuds, ces trois plans ont constamment une intersection commune ; le second, situé entre les deux autres, forme avec le premier un angle d’environ 1°,67, et avec le troisième un angle de 5°,7155. Ainsi les intersections de l’équateur lunaire avec l’écliptique, ou ses nœuds, coïncident toujours avec les nœuds moyens de l’orbe lunaire, et, comme eux, ils ont un mouvement rétrograde dont la période est de 6 793j,39108. Dans cet intervalle, les deux pôles de l’équateur et de l’orbe lunaire décrivent de petits cercles parallèles à l’écliptique, en comprenant son pôle entre eux, de manière que ces trois pôles soient constamment sur un grand cercle de la sphère céleste.

Des montagnes d’une grande hauteur s’élèvent à la surface de la Lune ; leurs ombres, projetées sur les plaines, y forment des taches qui varient avec la position du Soleil. Aux bords de la partie éclairée du disque lunaire, les montagnes se présentent sous la forme d’une dentelure, qui s’étend au delà de la ligne de lumière, d’une quantité dont la mesure a fait connaître que leur hauteur est au moins de 3 000m. On reconnaît, par la direction des ombres, que la surface de la Lune est parsemée de profondes cavités semblables aux bassins de nos mers. Enfin cette surface paraît offrir des traces d’éruptions volcaniques ; la formation de nouvelles taches, et des étincelles observées plusieurs fois dans sa partie obscure semblent même y indiquer des volcans en activité.


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