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CHAPITRE VI.
CONSIDÉRATIONS SUR LE SYSTÈME DU MONDE ET SUR LES PROGRÈS FUTURS

DE L’ASTRONOMIE.
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Le précis que nous venons de donner de l’histoire de l’Astronomie offre trois périodes bien distinctes, qui, se rapportant aux phénomènes, aux lois qui les régissent et aux forces dont ces lois dépendent, nous montrent la route que cette science a suivie dans ses progrès et que les autres sciences naturelles doivent suivre à son exemple. La première période embrasse les observations des astronomes antérieurs à Copernic sur les apparences des mouvements célestes, et les hypothèses qu’ils ont imaginées pour expliquer ces apparences et pour les soumettre au calcul. Dans la seconde période, Copernic déduit de ces apparences les mouvements de la Terre sur elle-même et autour du Soleil, et Kepler découvre les lois des mouvements planétaires. Enfin, dans la troisième période, Newton, en s’appuyant sur ces lois, s’élève au principe de la gravitation universelle ; et les géomètres, appliquant l’Analyse à ce principe, en font dériver tous les phénomènes astronomiques et les nombreuses inégalités du mouvement des planètes, des satellites et des comètes. L’Astronomie est ainsi devenue la solution d’un grand problème de Mécanique, dont les éléments des mouvements célestes sont les constantes arbitraires. Elle à toute la certitude qui résulte du nombre immense et de la variété des phénomènes rigoureusement expliqués, et de la simplicité du principe qui suffit seul à ces explications. Loin d’avoir à craindre qu’un astre nouveau ne démente ce principe, on peut affirmer d’avance que son mouvement y sera conforme : c’est ce que