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mier aperçu des principales inégalités des satellites de Jupiter, que Wargentin ensuite a développées avec étendue. Enfin il a laissé un recueil immense d’observations de tous les phénomènes que le ciel a présentés vers le milieu du dernier siècle, pendant plus de dix années consécutives. Le grand nombre de ces observations et la précision qui les distingue font de ce recueil l’un des principaux fondements de l’Astronomie moderne, et l’époque d’où l’on doit partir maintenant dans les recherches délicates de la Science. Il a servi de modèle à plusieurs recueils semblables, qui, successivement perfectionnés par les progrès des arts, sont autant de jalons placés sur la route des corps célestes, pour en marquer les changements périodiques et séculaires.

À la même époque, fleurirent La Caille, en France, et Tobie Mayer, en Allemagne ; observateurs infatigables et laborieux calculateurs, ils ont perfectionné les théories et les Tables astronomiques, et ils ont formé sur leurs propres observations des Catalogues d’étoiles qui, comparés à celui de Bradley, fixent avec une grande exactitude l’état du ciel au milieu du dernier siècle.

Les mesures des degrés des méridiens terrestres et du pendule, multipliées dans les diverses parties du globe, opération dont la France a donné l’exemple, en mesurant l’arc total du méridien qui la traverse et en envoyant des Académiciens au nord et à l’équateur pour y observer la grandeur de ces degrés et l’intensité de la pesanteur ; l’arc du méridien compris entre Dunkerque et Formentera, déterminé par des observations très précises et servant de base au système des mesures le plus naturel et le plus simple ; les voyages entrepris pour observer les deux passages de Vénus sur le Soleil, en 1761 et 1769, et la connaissance très approchée des dimensions du système solaire, fruit de ces voyages ; l’invention des lunettes achromatiques, des montres marines, de l’octant, et du cercle répétiteur trouvé par Mayer et perfectionné par Borda ; la formation par Mayer de Tables lunaires assez exactes pour servir à la détermination des longitudes à la mer ; la découverte de la planète Uranus, faite par Herschel en 1781 ; celle de ses satellites et de deux nouveaux satellites de Saturne, due au même ob-