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lexandrie l’astronome Sosigène. La connaissance précise du flux et du reflux de la mer paraît appartenir à cette époque ; Possidonius reconnut les lois de ce phénomène, qui, par ses rapports évidents avec les mouvements du Soleil et de la Lune, appartient à l’Astronomie, et dont Pline le naturaliste a donné une description remarquable par son exactitude.

Ptolémée, né à Ptolémaïde en Égypte, fleurit à Alexandrie vers l’an 130 de notre ère. Hipparque avait donné par ses nombreux travaux une face nouvelle à l’Astronomie, mais il avait laissé à ses successeurs le soin de rectifier ses théories par de nouvelles observations et d’établir celles qui manquaient encore. Ptolémée suivit les vues d’Hipparque et, dans son grand Ouvrage intitulé Almageste, il essaya de donner un système complet d’Astronomie.

Sa découverte la plus importante est celle de l’évection de la Lune. Avant Hipparque, on n’avait considéré les mouvements de cet astre que relativement aux éclipses, dans lesquelles il suffisait d’avoir égard à son équation du centre, surtout en supposant, avec cet astronome, l’équation du centre du Soleil plus grande que la véritable, ce qui remplaçait en partie l’équation annuelle de la Lune. Il paraît qu’Hipparque avait reconnu que cela ne représentait plus le mouvement de la Lune dans ses quadratures, et que les observations offraient à cet égard de grandes anomalies. Ptolémée suivit avec soin ces anomalies ; il en détermina la loi, et il en fixa la valeur avec beaucoup de précision. Pour les représenter, il fit mouvoir la Lune sur un épicycle porté par un excentrique dont le centre tournait autour de la Terre, en sens contraire du mouvement de l’épicycle.

Ce fut dans l’antiquité une opinion générale, que le mouvement uniforme et circulaire, comme le plus parfait, devait être celui des astres. Cette erreur s’est maintenue jusqu’à Kepler, qu’elle arrêta pendant longtemps dans ses recherches. Ptolémée l’adopta et, plaçant la Terre au centre des mouvements célestes, il essaya de représenter leurs inégalités dans cette hypothèse. Que l’on imagine en mouvement sur une première circonférence, dont la Terre occupe le centre, celui d’une seconde circonférence sur laquelle se meut le centre d’une troisième cir-