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phénomène était général. Pour l’expliquer, il supposa dans la sphère céleste, autour des pôles de l’écliptique, un mouvement direct, d’où résultait un mouvement rétrograde en longitude dans les équinoxes, comparés aux étoiles, mouvement qui lui parut être par siècle de la trois cent soixantième partie du zodiaque. Mais il présenta sa découverte avec la réserve que devait lui inspirer le peu d’exactitude des observations d’Aristille et de Timocharis.

La Géographie est redevable à Hipparque de la méthode de fixer la position des lieux sur la Terre par leur latitude et par leur longitude, pour laquelle il employa, le premier, les éclipses de Lune. Les nombreux calculs qu’exigèrent toutes ces recherches lui firent inventer, ou du moins perfectionner la Trigonométrie sphérique. Malheureusement les Ouvrages qu’il composa sur tous ces sujets ont disparu : nous ne connaissons bien ses travaux que par l’Almageste de Ptolémée, qui nous a transmis les principaux éléments des théories de ce grand astronome et quelques-unes de ses observations. Leur comparaison avec les observations modernes en a fait reconnaître l’exactitude, et l’utilité dont elles sont encore à l’Astronomie fait regretter les autres, et particulièrement celles qu’il fit sur les planètes, dont il ne reste que très peu d’observations anciennes. Le seul Ouvrage d’Hipparque qui nous soit parvenu est un Commentaire critique de la sphère d’Eudoxe, décrite dans le poème d’Aratus ; il est antérieur à la découverte de la précession des équinoxes. Les positions des étoiles sur cette sphère sont si fautives, elles donnent pour l’époque de son origine des résultats si différents, que l’on ne peut voir sans étonnement Newton fonder sur ces positions grossières un système de chronologie, qui d’ailleurs s’écarte considérablement des dates assignées avec beaucoup de vraisemblance à plusieurs événements anciens.

L’intervalle de près de trois siècles, qui sépare Hipparque de Ptolémée, nous offre Géminus, dont le Traité d’Astronomie est parvenu jusqu’à nous, et quelques observateurs tels qu’Agrippa, Ménélaüs et Théon de Smyrne. Nous remarquons encore, dans cet intervalle, la réforme du Calendrier romain, pour laquelle Jules César fit venir d’A-