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rangement, proposé par Méton à la Grèce assemblée dans les jeux olympiques, fut reçu avec un applaudissement universel, et unanimement adopté. Mais on ne tarda pas à s’apercevoir qu’à la fin d’une période le nouveau calendrier retardait d’environ un quart de jour sur la nouvelle lune. Calippe proposa de quadrupler le cycle de dix-neuf ans, et d’en former une période de soixante et seize ans, à la fin de laquelle on retrancherait un jour. Cette période fut nommée Calippique, du nom de son auteur : quoique moins ancienne que le saros des Chaldéens, elle lui est inférieure pour l’exactitude.

Vers le temps d’Alexandre, Pythéas illustra Marseille, sa patrie, comme géographe et comme astronome. On lui doit une observation de la longueur méridienne du gnomon, au solstice d’été, dans cette ville ; c’est la plus ancienne observation de ce genre après celle de Tcheou-Kong. Elle est précieuse en ce qu’elle confirme la diminution successive de l’obliquité de l’écliptique. On doit regretter que les anciens astronomes n’aient pas fait un plus grand usage du gnomon, qui comporte bien plus d’exactitude que leurs armilles. En prenant quelques précautions faciles pour niveler la surface sur laquelle l’ombre se projette, ils auraient pu nous laisser sur les déclinaisons du Soleil et de la Lune des observations qui seraient maintenant fort utiles.


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