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EXPOSITION DU SYSTÈME DU MONDE.


6°,9854 ; elle paraît être invariable. Le périgée lunaire a un mouvement direct, c’est-à-dire dans le sens du mouvement propre du Soleil ; la durée de sa révolution sidérale était, au commencement du siècle, de 3332j,575343, et sa moyenne distance angulaire à l’équinoxe du printemps était 295°,68037. Son mouvement n’est pas uniforme ; il se ralentit pendant que celui de la Lune s’accélère.

Les lois du mouvement elliptique sont encore loin de représenter les observations de la Lune : elle est assujettie à un grand nombre d’inégalités qui ont des rapports évidents avec la position du Soleil. Nous allons indiquer les trois principales.

La plus considérable et la première que l’on ait reconnue est celle que l’on nomme évection. Cette inégalité, qui dans son maximum s’élève à 1°,4907, est proportionnelle au sinus d’un angle égal au double de la distance de la Lune au Soleil, moins la distance angulaire de la Lune à son périgée. Dans les oppositions et dans les conjonctions de la Lune avec le Soleil, elle se confond avec l’équation du centre, qu’elle diminue constamment. Par cette raison, les anciens observateurs, qui ne déterminaient les éléments de la théorie lunaire qu’au moyen des éclipses et dans la vue de prédire ces phénomènes, trouvèrent l’équation du centre de la Lune plus petite que la véritable, de toute la quantité de l’évection.

On observe encore dans le mouvement lunaire une grande inégalité, qui disparaît dans les conjonctions et dans les oppositions de la Lune au Soleil, ainsi que dans les points où ces deux astres sont éloignés entre eux du quart de la circonférence. Elle est à son maximum et s’élève à 0°,6611, quand leur distance mutuelle est de 50° ; d’où l’on a conclu qu’elle est proportionnelle au sinus du double de la distance de la Lune au Soleil. Cette inégalité, que l’on nomme variation, disparaissant dans les éclipses, elle n’a pu être reconnue par l’observation de ces phénomènes.

Enfin le mouvement de la Lune s’accélère quand celui du Soleil se ralentit, et réciproquement, d’où résulte une inégalité connue sous le nom d’équation annuelle, et dont la loi est exactement la même que