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CHAPITRE IV.

DES MOUVEMENTS DE LA LUNE, DE SES PHASES ET DES ÉCLIPSES.
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Celui de tous les astres qui nous intéresse le plus après le Soleil est la Lune, dont les phases offrent une division du temps si remarquable qu’elle a été primitivement en usage chez tous les peuples. La Lune a, comme le Soleil, un mouvement propre d’occident en orient. La durée de sa révolution sidérale était de 27j,321661423 au commencement de ce siècle ; cette durée n’est pas toujours la même, et la comparaison des observations modernes avec les anciennes prouve incontestablement une accélération dans le moyen mouvement de la Lune. Cette accélération, encore peu sensible depuis la plus ancienne éclipse qui nous soit parvenue, se développera par la suite des temps. Mais ira-t-elle en croissant sans cesse, ou s’arrêtera-t-elle pour se changer en retardement ? C’est ce que les observations ne peuvent apprendre qu’après un très grand nombre de siècles. Heureusement la découverte de sa cause, en les devançant, nous a fait connaître qu’elle est périodique. Au commencement de ce siècle, la distance moyenne angulaire de la Lune à l’équinoxe du printemps, et comptée de cet équinoxe dans le sens du mouvement propre de cet astre, était 124°,01321, à minuit, temps moyen à l’Observatoire Royal de Paris.

La Lune se meut dans un orbe elliptique dont le centre de la Terre occupe un des foyers. Son rayon vecteur trace autour de ce point des aires à peu près proportionnelles aux temps. La moyenne distance de cet astre à la Terre étant prise pour unité, l’excentricité de son ellipse est 0,0548442, ce qui donne la plus grande équation du centre égale à