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propres considérables et fort peu différents en ascension droite et en déclinaison, il devient alors extrêmement probable qu’elles forment un système de deux corps très rapprochés, et que les petites différences de leurs mouvements propres sont dues à un mouvement de révolution de chacune d’elles autour de leur centre commun de gravité ; sans cela, l’existence simultanée de ces trois choses, la proximité apparente des deux étoiles et leurs mouvements presque égaux, soit en ascension droite, soit en déclinaison, serait totalement invraisemblable. La 61e du Cygne et sa suivante réunissent ces trois conditions d’une manière remarquable ; l’intervalle qui les sépare n’est que de 6″ ; leurs mouvements propres annuels, depuis Bradley jusqu’à nous, ont été 15″,75 et 16″,03 en ascension droite, 10″,24 et 9″,56 en déclinaison ; il est donc extrêmement probable que ces deux étoiles sont très rapprochées et qu’elles tournent autour de leur centre commun de gravité, dans une période de quelques siècles. Plusieurs autres étoiles doubles offrent des résultats semblables. Si l’on parvient à reconnaître une parallaxe dans quelques-unes de ces étoiles, on aura, par le temps de la révolution des deux astres qui les forment l’un autour de l’autre, la somme de leurs masses rapportées à la masse du Soleil.

Le spectacle du ciel nous offre encore plusieurs groupes d’étoiles brillantes resserrées dans un petit espace : tel est celui des Pléiades. Une disposition semblable indique avec beaucoup de vraisemblance que les étoiles de chaque groupe sont fort rapprochées relativement à la distance qui les sépare des autres étoiles, et qu’elles ont autour de leur centre commun de gravité des mouvements que la suite des siècles fera connaître.


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