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vement d’oscillation analogue à la nutation, avec cette différence que, la période de ces variations étant incomparablement plus longue que celle des variations du plan de l’orbe lunaire, l’étendue de l’oscillation correspondante dans l’axe de la Terre est beaucoup plus grande que celle de la nutation. L’action de la Lune produit dans ce même axe une oscillation semblable, parce que l’inclinaison moyenne de son orbe sur celui de la Terre est constante. Le déplacement de l’écliptique, en se combinant avec l’action du Soleil et de la Lune sur la Terre, produit donc, dans son obliquité sur l’équateur, une variation très différente de ce qu’elle serait en vertu de ce déplacement seul ; l’étendue entière de cette variation serait, par ce déplacement, d’environ 12°, et l’action du Soleil et de la Lune la réduit à peu près à 3°.

La variation du mouvement des équinoxes, produite par les mêmes causes, change la durée de l’année tropique dans les différents siècles. Cette durée diminue quand ce mouvement augmente, ce qui a lieu présentement, et l’année actuelle est plus courte d’environ 13s qu’au temps d’Hipparque. Mais cette variation dans la longueur de l’année a des limites, qui sont encore restreintes par l’action du Soleil et de la Lune sur le sphéroïde terrestre. L’étendue de ces limites serait d’environ 500s par le déplacement seul de l’écliptique, et elle est réduite à 120s par cette action.

Enfin, le jour lui-même, tel que nous l’avons défini dans le Livre Ier, est assujetti par le déplacement de l’écliptique combiné avec l’action du Soleil et de la Lune, à de très petites variations indiquées par la théorie, mais qui seront toujours insensibles aux observateurs. Suivant cette théorie, la rotation de la Terre est uniforme, et la durée moyenne du jour peut être supposée constante, résultat très important pour l’Astronomie, puisque cette durée sert de mesure au temps et aux révolutions des corps célestes. Si elle venait à changer, on le reconnaîtrait par les durées de ces révolutions, qui augmenteraient ou diminueraient proportionnellement ; mais l’action des corps célestes n’y cause aucune altération sensible.

Cependant on pourrait croire que les vents alizés, qui soufflent con-