Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 6.djvu/342

Cette page a été validée par deux contributeurs.

du Soleil, avoir un mouvement rétrograde. Essayons d’en approfondir les lois et la cause.

Pour cela considérons l’action du Soleil sur un anneau situé dans le plan de l’équateur. Si l’on imagine la masse de cet astre distribuée uniformément sur la circonférence de son orbe, supposé circulaire, il est visible que l’action de cet orbe solide représentera l’action moyenne du Soleil. Cette action sur chacun des points de l’anneau élevés au-dessus de l’écliptique étant décomposée en deux, l’une située dans le plan de l’anneau et l’autre perpendiculaire à ce plan, il est facile de voir que la résultante de ces dernières actions, relatives à tous ces points, est perpendiculaire au même plan et placée sur le diamètre de l’anneau perpendiculaire à la ligne de ses nœuds. L’action de l’orbe solaire sur la partie de l’anneau inférieure à l’écliptique produit semblablement une résultante perpendiculaire au plan de l’anneau et située dans la partie inférieure du même diamètre. Ces deux résultantes tendent à rapprocher l’anneau de l’écliptique, en le faisant mouvoir sur la ligne de ses nœuds ; son inclinaison à l’écliptique diminuerait donc par l’action moyenne du Soleil et ses nœuds seraient fixes, sans le mouvement de rotation de l’anneau que nous supposons ici tourner en même temps que la Terre. Mais ce mouvement conserve à l’anneau une inclinaison constante à l’écliptique, et change l’effet de l’action du Soleil dans un mouvement rétrograde des nœuds ; il fait passer à ces nœuds une variation qui, sans lui, serait dans l’inclinaison, et il donne à l’inclinaison la constance qui serait dans les nœuds. Pour concevoir la raison de ce singulier changement, faisons varier infiniment peu la situation de l’anneau, de manière que les plans de ses deux positions se coupent suivant le diamètre perpendiculaire à la ligne des nœuds. On peut décomposer, à la fin d’un instant quelconque, le mouvement de chacun de ses points en deux, l’un qui doit subsister seul dans l’instant suivant, l’autre perpendiculaire au plan de l’anneau et qui doit être détruit ; il est clair que la résultante de ces seconds mouvements relatifs à tous les points de la partie supérieure de l’anneau sera perpendiculaire à son plan et placée sur le dia-