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ainsi que leurs effets, les mêmes périodes que ces forces, conformément au principe sur lequel j’ai fondé ma théorie des marées. Le flux atmosphérique est donc soumis aux mêmes lois que le flux de l’Océan ; il est, comme lui, la combinaison de deux flux partiels produits, l’un par l’action du Soleil, l’autre par l’action de la Lune. La période du flux atmosphérique solaire est d’un demi-jour solaire, et celle du flux lunaire est d’un demi-jour lunaire. L’action de la Lune sur la mer à Brest étant triple de celle du Soleil, le flux lunaire atmosphérique est au moins double du flux solaire. Ces considérations doivent nous guider dans le choix des observations propres à déterminer d’aussi petites quantités, et dans la manière de les combiner pour se soustraire, le plus qu’il est possible, à l’influence des causes qui produisent les grandes variations du baromètre.

Depuis plusieurs années, on observe, chaque jour, à l’Observatoire royal, les hauteurs du baromètre et du thermomètre, à 9 heures sexagésimales du matin, à midi, à 3 heures après midi et à 9 heures du soir. Ces observations, faites avec les mêmes instruments et presque toutes par le même observateur, sont, par leur précision et par leur grand nombre, propres à indiquer le flux atmosphérique, s’il est sensible. On voit avec évidence la variation diurne du baromètre dans les résultats de ces observations ; un seul mois suffit pour la manifester. L’excès de la plus grande hauteur du baromètre observée, qui répond à 9 heures du matin, sur la plus petite, qui répond à 3 heures du soir, est à Paris de de millimètre, par le résultat moyen des observations faites chaque jour pendant six années consécutives.

La hauteur du baromètre due au flux solaire redevenant chaque jour la même à la même heure, ce flux se confond avec la variation diurne qu’il modifie, et il n’en peut être distingué par les observations faites à l’Observatoire royal. Il n’en est pas ainsi des hauteurs barométriques dues au flux lunaire, et qui, se réglant sur les heures lunaires, ne redeviennent les mêmes aux mêmes heures solaires qu’après un demi-mois d’intervalle. Les observations dont je viens de parler, comparées de demi-mois en demi-mois, sont disposées de la manière la plus favo-