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CHAPITRE XIII.
DES OSCILLATIONS DE L’ATMOSPHÈRE.
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Pour arriver à l’Océan, l’action du Soleil et de la Lune traverse l’atmosphère, qui doit par conséquent en éprouver l’influence et être assujettie à des mouvements semblables à ceux de la mer. De là résultent des variations périodiques dans la hauteur du baromètre, et des vents dont la direction et l’intensité sont périodiques. Ces vents sont peu considérables et presque insensibles dans une atmosphère d’ailleurs fort agitée ; l’étendue des oscillations du baromètre n’est pas d’un millimètre, à l’équateur même où elle est la plus grande.

J’ai donné, dans le Livre IV de la Mécanique céleste, la théorie de toutes ces variations, et j’ai provoqué sur cet objet l’attention des observateurs. C’est à l’équateur qu’il semble le plus convenable d’observer les variations dans la hauteur du baromètre ; non seulement elles y sont les plus grandes, mais encore les changements dus aux causes irrégulières y sont les plus petits. Cependant, comme les circonstances accessoires augmentent considérablement les hauteurs des marées dans nos ports, elles peuvent semblablement accroître les oscillations de l’atmosphère, ainsi que les variations correspondantes du baromètre, et il est intéressant de s’en assurer par les observations.

Le flux atmosphérique est produit par les trois causes suivantes : la première est l’action directe du Soleil et de la Lune sur l’atmosphère ; la seconde est l’élévation et l’abaissement périodique de l’Océan, base mobile de l’atmosphère ; la troisième enfin est l’attraction de ce fluide par la mer, dont la figure varie périodiquement. Ces trois causes dérivant des mêmes forces attractives du Soleil et de la Lune, elles ont