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de son équateur, des zones fluides qui continueront de circuler autour du corps, puisque leur force centrifuge est égale à leur pesanteur ; mais cette égalité n’ayant point lieu relativement aux molécules de l’atmosphère éloignées de l’équateur, elles ne cesseront point de lui appartenir. Il est vraisemblable que les anneaux de Saturne sont des zones pareilles, abondonnées par son atmosphère.

Si d’autres corps circulent autour de celui que nous considérons, ou si lui-même circule autour d’un autre corps, la limite de son atmosphère est le point où sa force centrifuge, réunie à l’attraction des corps étrangers, balance exactement sa pesanteur ; ainsi, la limite de l’atmosphère de la Lune est le point où la force centrifuge due à son mouvement de rotation, jointe à la force attractive de la Terre, est en équilibre avec l’attraction de ce satellite. La masse de la Lune étant de celle de la Terre, ce point est donc éloigné du centre de la Lune de environ de la distance de la Lune à la Terre. Si à cette distance l’atmosphère primitive de la Lune n’a point été privée de son ressort, elle se sera portée vers la Terre, qui a pu ainsi l’aspirer : c’est peut-être la cause pour laquelle cette atmosphère est aussi peu sensible.


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