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CHAPITRE VIII.
DE LA FIGURE DE LA TERRE ET DES PLANÈTES ET DE LA LOI DE LA PESANTEUR À LEUR SURFACE.
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Nous avons exposé, dans le Livre Ier ce que les observations ont appris sur la figure de la Terre et des planètes : comparons ces résultats avec ceux de la pesanteur universelle.

La gravité vers les planètes se compose des attractions de toutes leurs molécules. Si leurs masses étaient fluides et sans mouvement de rotation, leur figure et celles de leurs différentes couches seraient sphériques, les couches les plus voisines du centre étant les plus denses. La pesanteur à la surface extérieure et au dehors à une distance quelconque serait exactement la même que si la masse entière de la planète était réunie à son centre de gravité, propriété remarquable, en vertu de laquelle le Soleil, les planètes, les comètes et les satellites agissent à très peu près les uns sur les autres comme autant de points matériels.

À de grandes distances, l’attraction des molécules d’un corps de figure quelconque les plus éloignées du point attiré et celle des molécules les plus voisines se composent de manière que l’attraction totale est à peu près la même que si ces molécules étaient réunies à leur centre de gravité, et si l’on considère comme une très petite quantité du premier ordre le rapport des dimensions du corps à sa distance au point attiré, ce résultat est exact aux quantités près du second ordre. Mais il est rigoureux pour la sphère, et pour un sphéroïde qui en diffère très peu, l’erreur est du même ordre que le produit de son excen-