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LIVRE III.
DES LOIS DU MOUVEMENT.




At nunc per maria ac terras sublimaque cœli.
Multa modis multis, varia ratione moveri
Cernimus ante oculos.
Lucret., lib. I.


Au milieu de l’infinie variété des phénomènes qui se succèdent continuellement dans les cieux et sur la Terre, on est parvenu à reconnaître le petit nombre des lois générales que la matière suit dans ses mouvements. Tout leur obéit dans la nature ; tout en dérive aussi nécessairement que le retour des saisons, et la courbe décrite par l’atome léger que les vents semblent emporter au hasard est réglée d’une manière aussi certaine que les orbes planétaires. L’importance de ces lois, dont nous dépendons sans cesse, aurait dû exciter la curiosité dans tous les temps ; mais, par une indifférence trop ordinaire à l’esprit humain, elles ont été ignorées jusqu’au commencement de l’avant-dernier siècle, époque à laquelle Galilée jeta les premiers fondements de la science du mouvement, par ses belles découvertes sur la chute des corps. Les géomètres, marchant sur ses traces, ont enfin réduit la Mécanique entière à des formules générales, qui ne laissent plus à désirer que la perfection de l’Analyse.


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