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secondes, qui se raccourcit ou s’allonge suivant que la pesanteur augmente ou diminue. Il est facile de conclure de ce que l’on a dit précédemment sur les variations de cette longueur, qu’il faut ajouter à ce coefficient le produit de 26m,164 par le cosinus du double de la latitude.

Enfin, on doit appliquer aux hauteurs du baromètre une légère correction dépendante de la différence des températures du mercure du baromètre dans les deux stations. Pour bien connaître cette différence, on enchâsse un petit thermomètre à mercure dans la monture du baromètre, de manière que le mercure de ces deux instruments soit toujours à fort peu près à la même température. Dans la station la plus froide, le mercure est plus dense, et par cette cause, la colonne du mercure du baromètre est diminuée. Pour la ramener à la longueur qu’elle aurait si la température était la même qu’à la station la plus chaude, il faut l’augmenter d’autant de fois sa 5 550ième partie qu’il y a de degrés de différence entre les températures du mercure dans les deux stations.

Voici donc la règle qui me paraît à la fois la plus exacte et la plus simple pour mesurer les hauteurs par le baromètre. On corrigera d’abord, comme on vient de le dire, la hauteur du baromètre dans la station la plus froide ; ensuite on ajoutera au facteur 18 393m le produit de 26m,164 par le cosinus du double de la latitude. On multipliera ce facteur ainsi corrigé par le logarithme tabulaire du rapport de la plus grande à la plus petite hauteur corrigée du baromètre. On multipliera enfin ce produit par le double de la somme des degrés du thermomètre qui indique la température de l’air à chaque station, et l’on ajoutera ce produit, divisé par 1 000, au précédent ; la somme donnera à très peu près l’élévation de la station supérieure au-dessus de l’inférieure, surtout si l’on a soin de faire les observations du baromètre à l’instant le plus favorable du jour et qui paraît être celui du midi.

L’air est invisible en petites masses ; mais les rayons de lumière, réfléchis par toutes les couches de l’atmosphère, produisent une im-