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par ce qui précède, est 0j,20642, augmente pour les marées qui suivent de la même manière ces deux phases, et devient à peu près égale à un quart de jour, relativement au maximum et au minimum des marées.

Les variations des distances du Soleil et de la Lune à la Terre, et principalement celles de la Lune, influent sur les retards des marées d’un jour à l’autre. Chaque minute d’accroissement ou de diminution dans le demi-diamètre apparent de la Lune augmente ou diminue ce retard de 258s, vers les syzygies. Ce phénomène a également lieu dans les quadratures, mais il est trois fois moindre.

Le retard journalier des marées varie encore par la déclinaison des deux astres. Dans les syzygies des solstices, il est d’environ une minute plus grand que dans son état moyen ; il est plus petit de la même quantité dans les équinoxes. Au contraire, dans les quadratures des équinoxes, il surpasse sa grandeur moyenne de quatre minutes à peu près ; il en est surpassé de la même quantité, dans les quadratures des solstices.

Les résultats que je viens d’exposer ont été conclus des observations faites chaque jour à Brest, depuis 1807 jusqu’au moment actuel. Il était intéressant de les comparer aux résultats semblables que j’avais tirés des observations faites dans le même port au commencement du dernier siècle. J’ai trouvé tous ces résultats à très peu près d’accord entre eux, leurs petites différences étant comprises dans les limites des erreurs dont les observations sont susceptibles. Ainsi, après un siècle d’intervalle, la nature a été sur ce point retrouvée conforme à elle-même.

Il suit de ce qui précède que les inégalités des hauteurs et des intervalles des marées ont des périodes très différentes : les unes sont d’un demi-jour et d’un jour ; d’autres d’un demi-mois, d’un mois, d’une demi-année et d’une année ; d’autres enfin sont les mêmes que celles des révolutions des nœuds et du périgée de l’orbe lunaire dont la position influe sur les marées, par l’effet des déclinaisons de la Lune et de ses distances à la Terre.