Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 4.djvu/496

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tités et au moyen de l’angle que forment avec les parois du tube les plans tangents à la surface du fluide intérieur, aux limites de la sphère d’activité sensible du tube. Ces quantités représentent les forces dont dépendent les phénomènes capillaires ; elles dérivent des forces attractives des molécules des corps, dont elles ne sont que des modifications ; mais elles sont incomparablement plus petites que ces forces attractives, qui, lorsqu’elles agissent avec toute leur énergie, sont les affinités chimiques elles-mêmes. Si la loi d’attraction relative à la distance était la même pour les différents corps, les valeurs de et de seraient, comme nous l’avons déjà observé, proportionnelles aux intensités respectives de leurs attractions, c’est-à-dire aux coefficients constants qui multiplieraient la fonction commune de la distance par laquelle la loi de ces attractions serait représentée. Les valeurs de et de se rapportent alors à des volumes égaux, et non à des masses égales. Pour le faire voir, concevons deux tubes capillaires de même diamètre et de substance différente, mais dans lesquels un fluide s’élève à la même hauteur. Il est clair, par ce qui précède, que si l’on prend dans ces tubes deux volumes égaux et infiniment petits, semblablement placés relativement au fluide intérieur, leur action sur ce fluide sera la même et l’on pourra substituer l’un à l’autre ; il faut donc, pour avoir les rapports de leurs attractions à égalité de masses, diviser les valeurs de par les densités respectives des différents corps.

Il suit de là que les valeurs de de et de doivent varier avec la température. Considérons, par exemple, un fluide qui mouille exactement le verre, tel que l’alcool, et concevons un tube de verre capillaire, plongeant par son extrémité inférieure dans l’alcool ; supposons qu’à zéro de température ce fluide s’y élève, au-dessus du niveau, de la hauteur Concevons ensuite que, la température croissant, la densité du fluide diminue dans le rapport de à l’unité ; si l’on imagine, comme dans le no 1 de la Théorie citée, un canal infiniment étroit passant par l’axe du tube, l’action du ménisque fluide formé par un plan horizontal mené par le point le plus bas de la surface fluide dans