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il plonge verticalement dans le fluide et que le fluide s’élève dans ce tube au-dessus du niveau. Il est clair que cela n’a lieu que par l’action des parois du tube sur le fluide et du fluide sur lui-même : une première lame du fluide, contiguë aux parois, est soulevée par cette action ; cette lame en soulève une seconde, celle-ci une troisième et ainsi de suite, jusqu’à ce que le poids du volume de fluide soulevé balance les forces attractives qui tendent à l’élever davantage. Pour déterminer ce volume dans l’état d’équilibre, concevons à l’extrémité du tube un second tube idéal, dont les parois infiniment minces soient le prolongement de la surface intérieure du premier tube et qui, n’ayant aucune action sur le fluide, n’empêche point l’action réciproque des molécules du premier tube et du fluide. Supposons que ce second tube soit d’abord vertical, qu’en suite il se recourbe horizontalement, et qu’enfin il reprenne sa direction verticale en conservant dans toute son étendue la même figure et la même largeur. Il est visible que, dans l’état d’équilibre du fluide, la pression doit être la même dans les deux branches verticales du canal composé du premier et du second tube. Mais, comme il y a plus de fluide dans la première branche verticale formée du premier tube et d’une partie du second que dans l’autre branche verticale, il faut que l’excès de pression qui en résulte soit détruit par les attractions verticales du prisme et du fluide sur le fluide contenu dans cette première branche. Analysons avec soin ces attractions diverses et considérons d’abord celles qui ont lieu vers la partie inférieure du premier tube.

Le prisme étant supposé vertical et droit, sa base est horizontale. Le fluide contenu dans le second tube est attiré verticalement vers le bas : 1o par lui-même ; 2o par le fluide environnant ce second tube. Mais ces deux attractions sont détruites par les attractions semblables qu’éprouve le fluide contenu dans la seconde branche verticale du canal, près de la surface de niveau du fluide ; on peut donc en faire abstraction ici. Le fluide de la première branche verticale du second tube est encore attiré verticalement en haut par le fluide du premier tube. Mais cette attraction est détruite par l’attraction qu’il exerce sur ce dernier fluide ; on