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SECONDE SECTION.
comparaison de la théorie précédente avec l’expérience.

13. On a vu, dans les nos 5 et 7, que, suivant la théorie, un fluide s’élève ou s’abaisse dans les tubes capillaires de même matière en raison inverse de leurs diamètres, qu’entre deux plans verticaux et parallèles très-proches l’un de l’autre le fluide s’élève ou s’abaisse en raison inverse de leur distance, enfin que l’élévation ou la dépression du fluide entre ces plans est la même que dans un tube dont le demi diamètre intérieur est égal à cette distance. Ces divers phénomènes ont été observés depuis longtemps par les physiciens, comme on peut le voir par le passage suivant de l’Optique de Newton (question 31) :

« Si deux plaques de verre planes et polies (supposez deux pièces d’un miroir bien poli) sont jointes ensemble, leurs côtés parallèles et à une très-petite distance l’un de l’autre, et que par leurs extrémités d’en bas on les enfonce un peu dans un vase plein d’eau, cette eau montera entre les deux verres, et, à mesure que les plaques seront moins éloignées, l’eau s’élèvera à une plus grande hauteur. Si leur distance est environ la centième partie de pouce, l’eau montera à la hauteur d’environ pouce, et si la distance est plus grande ou plus petite, en quelque proportion que ce soit, la hauteur sera à peu près en proportion réciproque à la distance ; car la force attractive des verres est la même, soit que la distance qu’il y a entre eux soit plus grande ou plus petite, et le poids de l’eau attirée en haut est le même si la hauteur de l’eau est réciproquement proportionnelle à la distance des verres. C’est encore ainsi que l’eau monte entre deux plaques de marbre poli lorsque leurs côtés polis sont parallèles et à une fort petite