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Soient la moyenne distance du Soleil à la Terre, celle de la Lune, le rapport de la vitesse du fluide gravidique à celle de la lumière, et supposons l’aberration égale à l’équation séculaire de la Lune deviendra

On a vu, dans le no 23 du Livre II, que l’équation séculaire de la Lune est de lorsque l’on suppose en l’attribuant donc à la cause précédente, on aura

En appliquant les nombres à cette expression de on trouve la vitesse du fluide gravidique environ sept millions de fois plus grande que celle de la lumière, et, comme il est certain que l’équation séculaire de la Lune est due presque en entier à la cause que nous lui avons assignée dans le Livre VI, on doit supposer au fluide gravidique une vitesse au moins cent millions de fois plus grande que celle de la lumière, c’est à-dire qu’il faudrait supposer une semblable vitesse au moins à la Lune pour la soustraire à l’action de sa pesanteur vers la Terre. Les géomètres peuvent donc, comme ils l’ont fait jusqu’ici, supposer cette vitesse infinie.

Il est aisé de voir que l’équation séculaire de la Terre due à la transmission successive de la gravité n’est qu’un sixième environ de l’équation correspondante de la Lune, et, par conséquent, elle est nulle ou insensible.


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