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méro précédent, on aura

d’où l’on tire

Si l’on suppose la masse de la comète égale à la masse de la Terre, on trouve, pour l’augmentation de l’année sidérale,

Nous sommes bien certains, par toutes les observations et surtout par les nombreuses comparaisons des observations de Maskelyne que Delambre vient de faire pour construire ses Tables du Soleil, que la comète de 1770 n’a pas altéré de l’année sidérale ; ainsi nous pouvons être sûrs que sa masse n’est pas de celle de la Terre.

Il résulte des calculs du Chapitre précédent que cette comète a traversé le système entier des satellites de Jupiter, et cependant elle ne paraît pas y avoir causé la plus légère altération.

Non-seulement les comètes ne troublent point sensiblement par leurs attractions les mouvements des planètes et des satellites, mais, si dans l’immensité des siècles écoulés quelques-unes d’elles ont rencontré ces corps, comme cela est très-vraisemblable, il ne paraît pas que leur choc ait eu sur ces mouvements une grande influence. Il est difficile de ne pas admettre que les orbes des planètes et des satellites ont été presque circulaires dès leur origine, et que leur petite ellipticité ainsi que la commune direction des mouvements d’occident en orient dépendent des circonstances primitives du système planétaire. L’action des comètes et leur choc n’ont point changé ces phénomènes, et cependant, si l’une de celles qui ont rencontré la Lune ou un satellite de Jupiter eût eu une masse égale à celle de la Lune, il n’est pas douteux qu’elle eût pu rendre leurs orbes très-excentriques. L’Astronomie nous offre encore deux autres phénomènes très-remar-