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éloge de laplace
par
M. de PASTORET.

Archives parlementaires de 1787 à 1860, IIe série, t. L[1].
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M. le marquis de Pastoret obtient ensuite la parole pour honorer d’un juste hommage la mémoire de M. le marquis de Laplace, enlevé à la Chambre le 5 du mois dernier.

Le noble pair s’exprime en ces termes :

Messieurs, je viens, pour la seconde fois pendant le cours de cette session, remplir devant Vos Seigneuries un devoir triste et solennel, et rendre un dernier hommage à des pairs que la mort nous a enlevés.

Il y a 3 mois, je déplorais à cette tribune la perte d’un homme illustre dans nos dissensions politiques par un admirable courage et des vertus que n’altérèrent ni la prospérité, ni le malheur ; je viens y parler aujourd’hui d’un homme célèbre dans toute l’Europe par un génie qui l’a placé à côté de ce que les sciences ont eu de plus grand.

On a déjà remarqué que l’année et le mois qui ont vu disparaître M. de Laplace étaient le même mois et la même année qui, dans le siècle précédent, avaient été témoins de la mort de Newton. Je n’hésite pas à rassembler ces deux noms. Messieurs ; il y a longtemps que le monde savant les avait réunis, et ce n’est pas sans un secret sentiment d’orgueil national que je rappelle devant vous cette gloire.

  1. Chambre des Pairs, séance du 2 avril 1827.